Hindigo

Ce matin, pour aller de la gym au boulot ((C’est à ça qu’on reconnaît un week-end : on va d’abord à la gym, ensuite au boulot… et apès ça, ma maid s’étonne que je reste célibataire !)), on a pris un taxi qui venait de décharger une cargaison pour le moins odoriférante. A vue de truffe, il devait bien y en avoir pour 15 kilos de Bombay Duck, alors forcément, par 35°C ((Oui, parce qu’on vous a dit qu’il faisait 35°C, ici 😉 ?)), ça se remarque…

Et quelle n’a pas été la bonne idée du chauffeur de conduire à 40 km/h (ce qui est très lent sur Marine Drive, où Shakil aime me faire des frayeurs à 80 km/h les matins où ça roule bien, entre les petits dalits qui traversent vite, vite) jusqu’au bureau. Ben on a beau faire du sport, 15 minutes d’apnée, c’est pas évident ! Alors Nicolas, je compatis sur le côté “merdouille” du Bombay Duck, sans même y avoir goûté…

Pour la quinzième semaine consécutive, il pleut… Sauf que début de commencement d’approche de fin de mousson oblige, la pluie redouble d’intensité, histoire de bien vider le ciel pour les huit mois sans une goutte qui vont suivre. Du coup, gros rhume depuis le début de la semaine (ce qui explique la faible originalité des billets cette semaine, pardon aux familles, tout ça…) ! Lire la suite »

Non content de susciter des émotions olfactives fortes, le week-end a été mitigé :

• Shakil s’est cassé le poignet 
• 2h30 de gym samedi. Bilan : état de loque tout le week-end pour 50g perdus… content !
• pluie tout le week-end ; ça devient vraiment lassant, on avait l’impression que le soleil revenait pour de bon
• avec les embruns de la Mer de Malabar, la platine DVD et le pied des enceintes ont adopté un nouveau style “constellation vert et orange”
• last but not least, notre chef quitte son poste ce soir… sniff !

On relativise en se disant qu’on a bien fait de ne pas partir en week-end à Hyderabad. Un collègue me signale d’ailleurs à l’instant que, haut de classement encore, l’Inde serait le deuxième pays au monde pour les attentats en 2006-2007, après l’Irak naturellement… sympa…

Journée internationale hier pour la maid et le chauffeur :

• rentré à 8h15 (soit l’instant déstabilisant entre l’heure “sans gym” et celle “avec gym”), je trouve Béni devant la télé. Jusque là, rien que de très normal, elle adore Star World, la chaîne des feuilletons Bollywood. Sauf que ce coup-ci, elle n’est pas devant Star World. Ni même Sony One, l’autre grande chaîne de divertissement en hindi. Non, elle est devant TV5 !! Une émission sur les châteaux de la Loire…. Apparemment, en allumant la télé que j’avais laissée la veille sur ce haut lieu du rassemblement des expat francophones, Béni était tombée sur ce reportage, et n’avait pas décollé pendant une heure, trouvant les jardins magnifiques.
• Shakil va bientôt être content : il devrait prochainement conduire une Jaguar. Ou une Land Rover. Non, je n’ai pas reçu de bonus, mais Tata Motors serait en discussions pour racheter les activités britanniques de Ford que sont ces deux marques mythiques. Donc on va dire que je roule en Jaguar. Va falloir que j’achète une casquette et des galons pour Shakil.

A force de vous parler de la femme de ma vie, je ne crois pas vous avoir déjà présenté Shakil. Comme pas mal d’expat, j’ai opté pour le menu “Variétés du terroir”, avec une maid catholique et un chauffeur musulman ; lui occupe donc plutôt mes matinées et soirées, conduisant fièrement la magnifique Tata Indigo GLS gris métallisé vers notre glorieux destin.

Et un chauffeur à Bombay, ce n’est pas du luxe, à moins de conduire… pardon, piloter un deux roues. La conduite ici relève en effet plus d’un NASCAR matiné de Gladiator que d’une excursion en front de mer (même si on a la mer quand même, de temps en temps, entre les travaux). Mais l’intérêt du chauffeur va bien au-delà du simple maintien en vie de l’expat : il permet aussi et surtout d’atteindre un certain niveau d’omniprésence. C’est en effet le chauffeur qu’on envoie payer les factures, engueuler la compagnie de téléphone qui n’a toujours pas rétabli Internet (et pour ça, Shakil est presque aussi fort qu’une fille… pourtant, il est moustachu juste comme il faut), et puis accessoirement réparer la fenêtre de l’appartement, chercher des gens à l’aéroport, livrer des meubles (et en négocier le prix, voire les monter), bref toutes les petites tâches pour lesquelles soit un moyen de locomotion soit une virilité tout indienne sont requis. On reconnaît le chauffeur au fait qu’il est mieux habillé que l’expat (vous vous rappelez la pub pour les chemises sans pli, avec une musique de Mr Oizo ? Ben voilà, pareil…) et qu’il répond toujours “Yes, Sir”.