Après une sieste matinale, à peine troublée par l’absence d’aboiements, de klaxons et de musiques de recul des voitures, je me lève vers midi en anticipant le premier repas dans la capitale française avec un peu d’appréhension. Il paraît qu’ils mangent toute de même des aliments très curieux, et notamment de la viande qui n’est pas du poulet. Et en plus, il paraît qu’ils ne connaissent pas le ghee, les pauvres ! Heureusement, j’ai pris soin d’en emporter un gallon dans la valise, qui a malheureusement légèrement explosé (personne ne nous avait prévenus sur ces histoires de “pressurisation de la soute” !). En essorant les chemises, je parviens toutefois à en récupérer une bonne partie, ce serait dommage de le gâcher !

Sorti de l’hôtel, je retrouve Marcel, le guide parisien que m’a réservé la rédaction du Petit Moustachu. Pensant bien faire, je lui avais demandé de ne porter ni baguette, ni béret afin de pouvoir le distinguer des autres Français, mais il semblerait que la plupart des habitants de ce pays ne respectent pas cette coutume. Heureusement, lui me trouve sans problème, grâce à l’odeur de ghee selon lui (ça ne sent rien le ghee, pourtant !).

Je prends place à côté de lui dans la voiture (du côté conducteur dans les voitures normales, donc) et nous entamons un tour des principaux monuments de la ville :

Arc de Triomphe :

Comme le Gateway of India, ou l’India Gate, mais en plus petit.

 Vous remarquerez au premier plan les personnes avec des casquettes, il s’agit de policiers. En effet, l’absence des mâles attributs (calot, moustache et bâton) qui caractérisent normalement cette corrompue noble profession chez nous les rend difficilement identifiables ici. Ils n’ont d’ailleurs pas apprécié quand je leur ai demandé de sortir du cadre de la photo en les prenant pour des chauffeurs.

Champs Elysées : 

 

Vous excuserez j’espère le flou de cette photo mais la circulation est telle sur cette avenue qu’il est difficile de prendre plus d’une demi seconde pour faire le point. Il faut dire que cette avenue présente la particularité de comporter trois voies dans chaque sens, et que chacune d’entre elles est effectivement utilisée par des véhicules. Quant à savoir où sont les si pratiques réparateurs de valises, nettoyeurs d’oreilles, vendeurs d’eau citronnée et autres stands à bhel puri dans ce paysage tout entier dédié à la voiture, difficile à dire !

Assemblée Nationale : 

En bas des Champs Elysées, nous tournons à droite et nous trouvons face à l’Assemblée Nationale, de l’autre côté de la rivière qui coupe Paris en deux, la Seine. 

 

Je ne peux m’empêcher de rire quand Marcel m’apprend que les élections récentes n’ont porté que quatre groupes sur les sièges de l’Assemblée. Il paraît même que l’un d’entre eux dispose d’une majorité absolue des sièges !! A se demander comment ils peuvent prendre des décisions concertées dans ce pays, alors même qu’avec dix-neuf partis au gouvernement, nous mêmes craignons de ne pas prendre en compte suffissament d’intérêts différents. Et dire que ce pays avait fait sa Révolution avant nous !

Tour Eiffel :

 Le monument qu’on a écrasé aux New Seven Wonders. Petit. Moche. Nul. Deux.

Boulevard Saint Germain :

Ah, le quartier des cafés, des magasins à la mode, des étudiants… La faim est à présent forte, et nous nous installons à la table d’un café apparemment réputé, Les Deux Magots. Après m’avoir rappelé trois fois que le jus de paan n’était pas très bien vu à table, Marcel commande pour moi. Après la première bouchée, Marcel me précise qu’il s’agit d’un tartare de boeuf ! Non seulement du boeuf, mais de plus cru, voilà qui me rend instantanément malade… Mais que suis-je donc venu faire dans cette galère ?!? Heureusement, Marcel se rattrape en commandant des profiteroles au chocolat. En essorant les manches de ma chemise pour ajouter un peu de ghee, voilà un dessert parfaitement comestible qui rattrape le plat.

Collège de France :

Non, cela ne veut pas dire que les Français ont un seul collège. Je croyais cela aussi au début…

 

Pourtant, ce Collège ne donne même pas de cours d’informatique, mais des “lectures” sur des sujets aussi inutiles que la Civilisation pharaonique, les Processus morphogénétiques ou encore l’Assyriologie. Heureusement, ils disposent d’une chaire d’histoire du monde indien, même si son responsable ne paraît pas à première vue très moustachu et donc crédible.

 

Très Grande Bibliothèque :

Je ne sais pas ce qu’a fait ce pauvre François Mitterrand pour mériter d’avoir son nom acollé à un entrepôt de livres plutôt qu’à une belle statue en bronze (comme Shtrapati Shivaji), un parc (comme Shtrapati Shivaji) ou un aéroport (comme Shtrapati Shivaji). En tout cas, voilà bien le lieu le plus déprimant de la capitale française jusqu’à présent ! Imaginez tous ces livres, parfois de plus de cent pages et sans images pour la plupart ! Après tout, moi qui suis journaliste, est-ce que je lis quoi que ce soit ?!? Non ! Bon alors…

La suite du tour de Paris dans un prochain billet…

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