Journée d’expériences intenses et intéressantes pour cette fin de voyage en Chine continentale. On commence assez tôt en se dirigeant dès 8h15 vers le mémorial de Mao, en plein milieu de la place Tiananmen. Celui-ci n’est ouvert que 4 matinées et 2 (petites) après-midi par semaine, et il y a donc déjà foule quand on arrive (à vue de truffe, 3 à 4000 personnes, surtout des groupes). La file avance bien mais tout de même, attendre une heure ou plus ne semble pas optimal vu le programme restant. On passe donc de l’autre côté de la place et derrière le Palais du temple pour aller jeter un coup d’oeil au National Center for Performing Arts. S’il a le même nom qu’à Bombay, son gabarit n’est pas vraiment le même : ce demi-oeuf verre et argent est franchement très réussi ! On voulait enchainer sur les installations olympiques mais celles-ci sont malheureusement trop loin et mal déservies en métro.

Poursuivant au sud-ouest de la Cité interdite, arrivée au White cloud temple. Cet très grand complexe taoïste offre une multitude de salles invitant les fidèles à déposer trois batons d’encens (qui seront brulés en vrac dans la cour par les moines) au dieu de leur choix, souvent des avatars de mêmes divinités. Celles-ci ayant des dates de naissance différentes, c’est naturellement devant le hall du dieu dont on fête “l’anniversaire” que la foule est la plus nombreuse. De façon générale, entre les temples bouddhistes et taoïstes, je ne m’attendais pas à trouver à chaque fois autant de fidèles.

On continue ensuite à l’autre bout de la ville avec un autre temple taoïste, baptisé Dongye. Celui-ci présente la particularité de propose une bonne cinquantaine de salles de prières dédiées à des causes très différentes et précises : démons de la forêt, lutte contre le vice, morts violentes non-méritées, sagesse dans la vieillesse… A chaque fois, les statues incarnent vraiment la scène : très rigolo, on se prend à essayer de deviner l’objet de chaque salle d’après elles avant de lire la plaque (“gagné, celui-là, c’est pour avoir des enfamts sages !”). Par ailleurs, les halls de divinités plus classiques sont absolument magnifiques.

On poursuit 200m plus loin par une expérience rigolote : au fin fond d’une impasse de Sanlitun, le quartier des bars, se cache une double enseigne : Koryo Tours, fondé en 1993, et sa petite sœur Pyongyang Arts Studios. Le premier est la seule agence de voyage étrangère (fondée par deux Anglais) spécialisée dans les circuits en Corée du Nord, tandis que leur filiale d’art offre des “souvenirs” notamment artistiques : affiches de films (la plupart disponibles en français, comme en témoigne l’expo sur le sujet), cartes postales, ouvrages de Kim Il Sung et Kim Jong Il, pins, et même des cigarettes “made in DPRK” ! On discute un bon moment avec le boss, qui passe la moitié de son temps là-bas, et pour qui l’Inde parait finalement plus exotique ! En repartant, je constate avec amusement en laissant ma carte de visite dans le bocal que parmi les trois autres (i.e. surement passé quelques heures plus tôt) figure celle d’un collègue au Pakistan ! Le monde est vraiment petit…

A 15h, on a juste le temps de filer vers le musée impérial, au sud-est de la Cité interdite. Malheureusement, il est en réfection, et on finit donc plutôt l’après- midi dans un parc surplombant la Cité interdite et donnant une idée de son ampleur. Après un peu de shopping final, on sort pour un dernier repas qu’on cherche original. Après avoir halluciné hier sur les tarifs des nids d’oiseau et des nageoires de requin, on opte plutôt pour une cuisine terroir au restaurant Sichuan, une institution locale façon brasserie Lipp. On parvient à dégoter ce qui doit être le plat le plus bizarre de la carte :

  • faire boullir de l’eau ;
  • y ajouter quelques piments rouges bien secs et forts (compter 1 kilo par personne) ;
  • y ajouter 1/3 du volume en huile pimentée pour le goût ;
  • y jeter pêle-mêle gros morceaux d’anguille, tranches de foie de bœuf, morceaux de tripes de bœuf, champignons shitake et pousses de soja germées ;
  • ne laisser sur le feu que 30 secondes, il ne faut pas que ça cuise, c’est juste pour laisser le bouillon tout imprégner et blanchir ;
  • déguster avec une Tsingtao et un extincteur (neige carbonique) à côté !

Et voilà, demain, départ matinal pour Shenzhen, à la frontière avec Hong Kong (qu’on rejoindra en train de banlieue ; allez comprendre, le Pékin / HK est deux fois plus cher que le Pékin / Shenzhen). Il n’est pas certain qu’on puisse encore poster pour ces 30 dernières heures à HK, mais vous savez déjà tout !

Très saintes fêtes de Pâques et à lundi au bureau !

Posted by Wordmobi

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