La journée était prévue au Rocher d’or, un rocher en équilibre au bord d’une falaise et que des centaines de fidèles (hommes seuls autorisés) viennent chaque jour recouvrir de feuilles d’or, mais l’aller-retour dans la journée était difficile. De plus, il faut encore réserver les billets d’avion pour la suite, ce qui n’est pas simple ici.

On part donc vers 9h dans un première agence de voyage, mais qui indique que les compagnies ne sont pas joignables avant 10h-10h30. Direction donc le musée national, où l’on retrouve cette joyeuse ambiance militaire : la gardienne refuse obstinément les 5 dollars dont doivent s’acquitter les étrangers au prétexte que les billets ne sont pas assez récents (en gros, ils ont plus de 6 mois). On finit pas payer en kyats, à un taux évidemment légèrement défavorable mais cependant pas le taux officiel… amusant ! En revanche, photos interdites, désolé !

Bien qu’assez mal mis en valeur, notamment au niveau de la signalétique en anglais et de l’éclairage, le musée est gigantesque et recèle quelques trésors. Ainsi le “trône” d’un des derniers rois, qui était en fait un immense portail surélevé doté d’une plateforme, le tout en bois doré sculpté naturellement. Une dizaine de salles thématiques suit : salle des laques, salle des bronzes, salles des peintures traditionnelles puis contemporaines, salles des bouddhas (ici, comme dans les pagodes, on est prié de se déchausser et de circuler dans le sens des aiguilles d’une montre), salle des arts populaires, salles des (assez incroyables) bijoux royaux (le crachoir à bétel géant vaut son pesant d’or, dans tous les sens du terme), …

Les deux plus amusantes sont la salle préhistorique, où une immense copie d’une Une du Figaro scientifique du 16 septembre 1998 trône à l’entrée, sans traduction, avec l’hypothèseque les origines africaines de l’Homme pourraient être démenties par certaines fouilles dans le nord de la Birmanie, ainsi que la salle où Than Shwe, leader du Conseil Démocratique et Populaire (admirez la litote) et général senior des armées (bref, le patron) visite une laiterie, puis inaugure une centrale électrique, puis salue des militaires, puis mange au resto… bref, un petit air de Corée du Nord.

Au sortir du musée, on passe devant la très discrète (non assumée ?) Ambassade de France, qui contraste avec ses immenses voisines indonésienne et laotienne. En remontant la rue, on arrive au centre culturel français, où l’on devait voir un expatrié sur recommandation d’un ami français en Inde, afin de faire du trafic d’herbes médicinales locales pour son compte (mais légales, hein, attention !).

Direction ensuite une agence de voyages proche, tenue par un Français, et par qui on a déjà réservé à distance les hôtels. On se perd dix fois dans la Golden Valley, qui abrite des dizaines de résidences d’ambassadeurs, d’expatriés, de généraux et de businessmen proches du régime, toutes plus grandes, plus luxueuses et plus protégées les unes que les autres. On finit par trouver l’agence, qui est la 3e de la rue a porter le numero 51A et qui, fort logiquement, est située entre les numéros 27 et 43.

Après une looooongue attente, en discutant avec une dizaine de français passant en même temps par l’agence, on finit par avoir trois billets d’avion pour les prochains jours, payés en dollars bien sûr.

On se reperd un peu dans les ruelles de la vallée, et manque ainsi la pagode que l’on cherchait dans le coin. Après encore quelques heures de marche, et sans avoir déjeuné, on finit par se poser dans un grand hôtel au bord du principal lac de la ville pour une boisson fraîche bien méritée.

La pause est cependant de courte durée : il reste deux heures de jour, on a donc juste le temps d’aller à la 3e grande pagode de la ville, tout au sud. Une fois arrivé, comme samedi, la lumière y est superbe en cette fin d’après-midi. Cette pagode présente la particularité d’être creuse, avec sur les cotés intérieurs une sorte de labyrinthe le long des murs duquel les centaines d’offrande des fidèles (bouddhas miniatures, assis ou allongés, pour la plupart) sont alignés, tandis qu’au centre figure une stèle, largement protégée, dans laquelle serait enchassée l’une des huit mèches de cheveux de Bouddha.

Au retour, on dîne chez Monsoon, le meilleur restaurant sud-est asiatique de la ville. Ici, que des touristes blancs (dont un car entier de Français.. pitié, pourvu qu’on ne devienne pas comme ça un jour !!). Mais la nourriture est excellente, et on s’apprête donc demain à quitter Rangoon pour Mandalay sur une dernière bonne note.

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