Prague, Jour 1 : Il faut tuer le soldat O’Leary

Decollage de Dakar avec une heure de retard mais la correspondance a Lisbonne etait large et on arrive en fait avec 20 minutes d’avance a l’aeroport de Prague. Apparemment, comme dans la plupart des pays de la region, les arnaques au taxi pullulent et on opte donc pour un bus entre l’aeroport et le terminus du metro, puis le metro sur six stations, pour un total d’une heure de trajet.

On a opte pour un appart’hotel dans un quartier residentiel un peu excentre au sud, pour des raisons de disponibilite (le “printemps de Prague”, musical celui-ci, a rempli les hotels du centre) et de nuisances sonores.

En effet, apres s’etre mis en route vers la vieille ville vers 15h30, on se rend compte a mesure qu’on s’approche de l’horloge astronomique qui en marque le centre a quel point les touristes y sont nombreux. Et quels touristes ! Hordes d’Anglais emeches et debrailles, Espagnols hurlants, Americaines au taux de matiere grasse a faire fremir une motte de beurre, cars de Chinois aux manieres pour le moins rustres… Il faut dire que la vieille ville a mis “les petits plats dans les grands” pour cette noble assemblee : dans toute la vieille ville, ce ne sont que marchands de t-shirts aux messages se voulant humoristiques, vendeurs de faux cristal de boheme, alpagueurs de restaurants bas de gamme, chaines de fast food aux remugles nauseabonds. Le summum etant atteint sur le fameux Pont Charles : vendeurs de babioles en tout genre, poivrots, jeunes gothiques, et herbes de Provence.

Bref, vous l’aurez compris chers lecteurs, cette partie de la ville n’a pas laisse grande impression. S’il ne s’agissait que d’une foule subie, on pourrait au moins l’excuser, mais le niveau des commerces ainsi que les remises en etat baclees de maisons qui ne manqueraient pourtant pas de cachet si elles etaient entretenues dans les regles de l’art (au niveau de Tallinn ou Oslo, mais on n’atteindrait sans doute pas celui de Riga ou Vilnius) marque la connivence des autorites et des commercants locaux dans cette course a la mediocrite et au nivellement par le bas. C’est bien simple, l’anglicisme “cheap” nous est reste a l’esprit une bonne partie de l’apres-midi. Donc oui, il faut tuer le soldat O’Leary, qui amene chaque week-end avec ses avions de Ryanair des troupeaux d’Anglais dont les manieres s’approchent assez de celles du phacochere en rut (et ce n’est pas gentil pour le phacochere).

Heureusement, une fois traverse le pont Charles vers l’ouest, on arrive dans le bien plus sympathique quartier du chateau. Il ne s’agissait la que d’une expedition de reconnaissance, mais on passsera sans doute plus de temps la demain, ainsi que dans les faubourgs exterieurs de la vieille ville qui n’ont pas ete touches par la gangrene touristique de masse.

Pour compenser, et apres quatre heures de bonne marche, c’etait specialite bohemienne ce soir (une sorte de rosti au chou) ainsi que deux pintes de Pilsner, l’excellente biere classique locale, avec beaucoup plus de densite que les bieres blondes occidentales (on lui trouverait bien un cote veloute, un peu comme un vin blanc doux, ou un baume de Venise)

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