Hier soir, en rentrant du cardio et de la piscine où m’entrainent une hernie et les excès de Noël, j’ai joué à ça :

Matrix

Sauf que les balles étaient remplacées par un bus BEST qui, pour d’évidentes raisons pratiques, trouvait plus simple de passer à travers votre serviteur que derrière. Tous les habitants de Bombay connaissent la règle dont on a déjà parlé ici :

“le piéton passe derrière le vélo, qui passe derrière la moto, qui passe derrière le rickshaw, qui passe derrière la voiture, qui passe derrière le camion, qui passe derrière le bus, qui passe derrière la vache, seule en haut de l’Olympe”.

De temps en temps, on en a marre de ces règles locales comme du manque criant de civisme. C’était le cas hier ; aussi ai-je pris un malin plaisir à attendre deux secondes au milieu de la chaussée, tel un torero de pacotille devant la demi-tonne de muscles du bovidé taquin. Et à lui mettre un taquet virtuel, nonobstant le risque évident d’un dérapage de son pied de la pédale de frein vers l’accélérateur (“Je nettoyais mon chapal, le coup est parti tout seul”).

Eh bien c’était un sentiment fort agréable. Heureusement que je n’étais pas dalit, cela se serait moins bien passé.

Cette rencontre m’a également permis de trouver enfin LA phrase, la phrase de base qui définirait l’attitude de la population de cette ville en général :

I don’t care.

Qu’on ne se méprenne pas : cela ne veut pas dire que la brutalité et le mépris caractérisent toutes les relations humaines ; simplement que les interactions ici sont basées sur une certaine forme d’utilitarisme, et que si l’on n’as pas d’intérêt particulier à effectuer une actions, on ne se forcera en général pas…

Pourquoi mettre un clignotant pour doubler si le type de derrière a des freins ((et surtout un klaxon, bien sûr)) ?

Pourquoi jeter son gobelet dans une poubelle s’il y a quelqu’un, employé de la municipalité ou mendiant – recycleur, qui le ramasse de toute façon ?

Pourquoi dire “Bonjour”, “S’il vous plaît” ou “Merci” si ça ne fait pas venir le plat ou le renseigment plus rapidement ?

3 réponses à “Même pas peur”
  1. Djoh dit :

    Tiens, la crise passagere….

    Courage, Thomas !

  2. Nicolas dit :

    Ben mon lapin? tu nous fais une mid-life crisis. Ben oui, avec une espérance de vie de 63 ans, t’est pile-poil au milieu 🙂

    • Thomas dit :

      Non, franchement, ce n’est pas la crise… C’est vraiment une pensée de fond, mais sans aigreur aucune ; une mise en application du “chalega” que vous connaissez bien tous les deux !!

  3.  
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