Les autorités sénégalaises viennent de dénoncer les accords de siège d’environ 80 ONG internationales. Cette mesure a notamment pour impact un renchérissement des coûts opérationnels pour ces ONG, qui ne peuvent plus désormais opérer en franchise de taxes ou en importations temporaires.

Si les grandes organisations (système ONU, institutions de Bretton Woods ou Croix / Croissant Rouge) ne sont pas touchées, on s’étonne tout de même de voir dans la liste d’obscures ONG, qui pouvaient effectivement profiter du système sans réel impact sur la pauvreté, deux associations pourtant majeures : Oxfam et l’Organisation mondiale du mouvement scout. On comprend mieux la franchise de ton peu commune dans la diplomatie locale adoptée par une représente locale d’Oxfam lors de la dernière conférence sur la sécurité alimentaire il y a quelques semaines. Nouvelle conférence sur le sujet ces deux prochains jours, sortez les couteaux (et les fourchettes) !

Drôle de passation de marché façon burundaise dans Le Soleil du jour :

Merci de noter que les dalits perdus durant les opérations ne seront pas remboursés.

Dans ces beaux métiers de la finance internationale, certains héritages historiques se heurtent parfois à l’évolution rapide des cycles économiques. Ainsi, vue d’Afrique, la crise de la dette européenne inquiète d’autant plus que le Franc CFA (de la BCEAO comme de le BEAC) est rattaché à l’euro sans réelle capacité de négociation.

Pour apaiser ces inquiétudes, tout autant que celle des contribuables européens, JP Morgan tente une explication toute pédagogique des négociations en cours pour le sauvetage de la zone Euro.

DAEGU (Corée du Sud) – Le Sénégalais Lamine Diack vient d’être réélu pour un troisième mandat à la tête de la Fédération Internationale d’Athlétisme, avec 173 voix “pour” et 27 voix “contre, en l’absence d’adversaire. Il est vrai que son jeune âge et sa forme olympique parlaient en sa faveur.

Les Français ont les blagues sur les Belges, les Canadiens sur les “Newfies” (Newfoundland, i.e. Terre-Neuve)… les Sénégalais ont les Guinéens. Paru dans la section “Cool’heure” de L’Observateur ce week-end :

Un pilote guinéen veut atterrir sur la piste de Conakry. La tour de contrôle lui demande :

– Donnez-moi votre position et votre hauteur.

Le pilote guinéen répond alors :

– Je suis assis et je mesure 1,52m.

Billet pas 100% africain pour changer : avec l’ouverture des primaires socialistes en France, les résidents à l’étranger ont aussi droit à leur publipostage plus ou moins personnalisé.

Après vérification, il existe bien un bureau de vote à Dakar, au “Club des Corses”, un club de jeux de cartes & sports de la Corniche. Chose amusante, c’est le seul bureau de vote de toute l’Afrique de l’Ouest : les (nombreux) ressortissants français dans les autres pays de la zone devront recourir au vote par correspondance, voire ne sont même pas recensés sur les listes (Gambie, Liberia et Sierra Leone). La crise ivoirienne est passée par là…

Rappelons les résultats de la présidentielle en 2007 au Sénégal :

• 1er tour : 43,1% pour Ségolène Royal, l’enfant du pays, devant Nicolas Sarkozy (32,4%) et François Bayrou (16,6%)
• 2e tour : 54,8% pour Ségolène Royal

Vous avez aimé le refus de lâcher le pouvoir en Côte d’Ivoire, vous allez adorer sa version sénégalaise. Ces jours-ci est débattu au Parlement ce que la presse nomme “le projet de loi constitutionnelle sur le ticket présidentiel”. La Présidence prévoit en effet que les élections du début d’année prochaine aient lieu non sur la base d’un seul nom, mais sur un ticket (Président / Vice Président) à l’américaine. Jusque là, rien de très inquiétant…

Ce qu’oublie de dire la presse, en tout cas jusqu’à aujourd’hui, c’est que ce projet prévoit aussi que :

• le ticket arrivé en tête au premier tour est élu dès ce moment s’il réunit plus de 25% des voix ;
• si deux candidats réunissent chacun plus de 25% des voix au 1er tour, un 2e tour a cependant lieu ;
• si le Président meurt ou démissionne en cours de mandat, son Vice Président le remplace automatiquement et nomme un nouveau Vice Président, sans élection donc.

Bref, l’opposition (éclatée et sachant donc que les 25% sont une formalité pour la majorité) est furibarde, affirmant que le projet de succession dynastique est en route (comme par hasard, Abdoulaye Wade, le Président actuel, une fois réelu, démissionerait en cours de mandat et son Vice Président devenu Président nommerait Karim Wade, fils du président actuel, comme son propre Vice Président). Paraît qu’ils vont prendre d’assaut l’Assemblée nationale, demain…

Ca me rassure, un tant, je doutais de vivre en terre africaine 🙂

Plus d’infos chez les Suisses (ben oui, ce n’est pas comme si les media français se sentaient concernés ; après tout, il n’y a que 25 000 Français au Sénégal).

PS : A lire aussi la savoureuse interview d’un avocat dans la Pravda… euh, le Soleil, notamment la dernière phrase de la 2e question.