En remplacement de la Semaine presse, un point sur les maintenant nombreux récits et essais lus sur l’Inde, certains lecteurs ((et plus particulièrement lectrices)) m’ayant demandé des conseils de lecture. A noter que tous ne seront pas facilement disponibles en France, et il faudra peut-être recourir à Amazon US.

Being Indian

Un haut diplomate indien explique comment les Indiens fonctionnent intellectuellement. Beaucoup de préconçus (tant côté indien qu’étranger) volent en éclat au passage. On comprend mieux les sous-jacents de l’illogisme (apparent) de beaucoup de situations en Inde.

Note de fond : 8/10

Note de forme : 8.5/10

Dharavi

Une série de portraits rafraichissants au sein du plus grand bidonville d’Asie. Ou comment faire cohabiter des dizaines de communautés malgré une densité de plus de 30 000 habitants au km².

Note de fond : 7/10

Note de forme : 6.5/10

Holy Cow

“Après mon premier voyage, je m’étais jurée de ne jamais revenir”. Une phrase d’introduction qui illustre bien, avec la phrase de conclusion, la relation particulière qu’ont les touristes-puis-résidents de ce pays.

Note de fond : 7/10

Note de forme : 8/10

Imagining India

L’un des cofondateurs d’Infosys passe en revue tous les goulots d’étranglement de l’économie indienne et évoque des pistes d’amélioration. Brillant sur l’analyse et la documentation, mais on regrette beaucoup que la solution systématique soit “le Gouvernement doit”, comme si les citoyens et les agences locales ne pouvaient pas se prendre en mains elles-mêmes.

Note de fond : 6,5/10

Note de forme : 8/10

Indian English

Un ouvrage assez curieux, sur le “Hinglish” sous ses formes les plus subtiles. Cela rappelle un peu Eats, Shoots & Leaves quand au degré de précision de l’analyse.

Note de fond : 7,5/10

Note de forme : 6,5/10

Renaissance

Quasiment rien à jeter dans cette analyse extrêment bien vue des enjeux de la société et de l’économie indienne dans les décennies à venir. Pour chipoter, on peut regretter que la question de l’éducation secondaire soit passée un peu vite…

Note de fond : 9,5/10

Note de forme : 8,5/10

In Spite of the Gods

A mi-chemin entre le road book, l’essai et la collection d’articles, par un ancien correspondant du Financial Times en Inde. Analyse limitée donc, mais au profit de sujets assez passionnants. Et la conclusion vaut son pesan de noix de cajou !

Note de fond : 9/10

Note de forme : 8/10

Like That Only

Un ouvrage lancé en grande pompe, mais extrêmement décevant : une collection de poncifs et d’affirmations non étayées, couvertes d’un nationalisme exacerbé particulièrement irritant. Le seul que je n’aie pas fini.

Note de fond : 2/10

Note de forme : 5/10

Flamingoes

Pas encore lu, mais un exemplaire dédicacé avant-hier.

Seigneur de Bombay

Titulaire de l’équivalent local du prix Goncourt en 2006, l’histoire croisée d’un jeune inspecteur Sikh et du plus grand mafieux de Bombay. Extrêmement dense, et d’une construction assez difficile à lire (alternance des histoires des deux personnages d’un chapitre à l’autre), mais amusant quand on habite ici.

Note de fond : 8/10

Note de forme : 6/10

Maximum City

Sans doute l’un des livres les plus connus en France sur l’Inde, écrit par un Indien non-résident. Sympathique, sans plus.

Note de fond : 6/10

Note de forme : 6/10

Equilibre du Monde

Un roman dur mais merveilleux d’humanité sur le petit peuple de Bombay, vu sous l’angle de la communauté parsie. Bouleversant.

Note de fond : 9.5/10

Note de forme : 9/10

Planet India

Encore un essai sur l’émergence de l’Inde. De bons chapitres, d’autres moins, avec malheureusement encore beaucoup d’affirmations non etayées.

Note de fond : 5 à 8/10 (selon chapitres)

Note de forme : 7/10

Reporting South Asia

Publiée à l’occasion du cinquantenaire de l’association des correspondants internationaux en Asie du Sud, une compilation très intéressante d’articles. De l’assassinat de Gandhi à la montée en puissances des Taliban.

Note de fond : 7 à 9/10 (selon articles)

Note de forme : 8/10

3 réponses à “Au chevet”
  1. Bombay Magic dit :

    Bon, je n’en ai lu que 2 de ta liste (mais aussi vient d’acheter les lost flamingos, quoique les critiques sont pas terribles)

    Holy cow: bof. Ca joue beaucoup sur l’exotisme routard, ça m’a impressionné d’auto centrisme! L’Inde est un décor.

    Maximum city: je te trouve très dur. La première partie est tout bonnement géniale. Ensuite, ça se tasse un peu, la partie sur la mafia, intéressante mais traine un peu en longeur. En revanche, la partie sur les bargirls, j’ai trouvé ça moyen. Bon d’accord, truc est belle et il est à 3/4

  2. Bombay Magic dit :

    amoureux disai-je mais qu’il s’en remette!

  3. […] Celui de droite, le roman, fait état de la transformation de la population sur l’Ile Maurice à la fin du 19e siècle, alors que les anciens esclaves noirs étaient peu à peu remplacés par des travailleurs indiens, à peine moins esclaves. Sobrement mais joliment écrit, cet ouvrage fait un peu penser, dans la même veine “destin inéluctable donc forcément heureux malgré ses limites”, au sublimissime ”Equilibre du Monde” de Rohinton Mistry qu’on a évoqué ICI. […]

  4.  
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