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Habemus Papam : les réactions en Afrique de l’Ouest

Voici donc notre nouveau Pape, François, élu, accompagné de nombreuses premières : premier jésuite à occuper le trône de Pierre, premier évêque de l’hémisphère sud (et même, au sens large, hors du continent “euro-méditerranéen”, comme en a témoigné sa belle phrase : “mes frères Cardinaux sont allés le chercher au bout du monde”), première utilisation d’un nouveau nom de Pape depuis Landon en 913 (si l’on exclut le cas de Jean-Paul 1er, en l’honneur de ses prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI)…

Le quotidien officiel du Sénégal, Le Soleil, ne consacre qu’un court article, sous format fil de presse, à celui qu’ils appellent “François 1er” (rappelons qu’il ne deviendra tel que si et quand un “François II” est un jour Pape).

Au Burkina, Sidwaya rappelle que l’Amérique latine, qui concentre 40% des catholiques du monde, méritait bien d’avoir “son” Pape. Le quotidien rappelle également la grande fibre sociale du nouveau Souverain Pontife, sa modestie, mais aussi sa relative opposition à la théorie de la libération qui avait pourtant largement animé l’Amérique latine. Ils estiment ainsi que les préoccupation, à la fois sociale et spirituelles, des Catholiques africains devraient être mieux prises en compte.

PS : à noter également l’intéressant article de Henri Tincq sur la situation actuelle des Jésuites.

P@pe 2.0

Alors que le Conclave vient de commencer (avec la messe Pro eligendo Pontifice), petit tour des e-initiatives de communication en la matière :

  • sur smartphone, The Pope App (version française entre autres ; app officielle du Vatican) permet de suivre en direct l’actualité du Vatican, y compris par webcams, tandis que Conclave App (Logos Bible) a été développé spécifiquement pour l’élection (avec une biographie de l’ensemble des cardinaux) ;
  • Adopt a Pope est une initiative (soutenue par le Vatican) de jeunes catholiques allemands ; il s’agit de tirer au sort un Cardinal, auquel consacrer ses intentions de prière pour le conclave ; par un heureux hasard, on est tombé sur le Cardinal Oswald Gracias, Archevêque de… Bombay ! ;
  • on ne présente plus les sites de paris en ligne, de William Hill à Paddy Power ;
  • un site spécialement dédié à l’envoi d’une alerte lors de la fumée blanche ;
  • il y a bien sûr les comptes Twitter (notamment Odilo Scherer, Timothy Dolan ou Gianfranco Ravasi) mais leurs alimentation est spécifiquement interdite lors de ce conclave.

Habebimus Papam : la suite

Comme il fallait s’y attendre, nos voisins et néanmoins amis anglais ont fait chauffer leurs calculatrices, et les sociétés de paris affichent désormais leurs prévisions :

  • Chez William Hill, le principal courtier, Francis Arinze (Nigeria), peu cité en début de journée hier, est désormais crédité des meilleures chances, à 2 contre 1, devant un autre Cardinal africain, Peter Turkson (Ghana), à 5 contre 2. A noter que Francis Arinze était déjà leur favori en 2005.
  • La société Coral a le même duo en tête (à 7 contre 4 et 2 contre 1 respectivement). Marc Ouellet (Québec) complète le podium à 5 contre 1, tandis qu’Angelo Scola (Italie) n’arrive que 4e, à 8 contre 1.
  • Pour l’Irlandais Paddy Power, Marc Ouellet est donné favori (au titre notamment des six langues qu’il parle couramment), à 5 contre 2, devant Francis Arinze et Peter Turkson (à 3 contre 1 et 4 contre 1 respectivement).

Dans la colonne de droite figure désormais, et jusqu’à la fumée blanche, un widget recensant l’évolution des tendances de la presse mondiale en faveur des différents papabile.

Habebimus Papam

Le coup de tonerre venu du Vatican, avec la renonciation ((Contrairement au terme employé par la quasi-totalité des journaux, y compris La Croix, un Pape ne “démissionne” pas)) de Benoît XVI à son ministère, est l’occasion de faire un tour des Cardinaux africains, pour d’éventuels papabile :

  • Wilfrid Fox Napier, 72 ans, franciscain, archevêque de Durban, créé Cardinal en 2001. Ses fonctions actuelles semblent trop modestes pour en faire un candidat de premier plan.
  • Christian Wiyghan Tumi, archevêque de Douala, a plus de 80 ans, et ne participera donc pas au Conclave.
  • Laurent Monsengwo Pasinya, 73 ans, archevêque de Kinshasa, élevé à la pourpre cardinalice en novembre 2010. Trop récent sans doute pour être un candidat redouté.
  • Bernard Agré, archevêque émérite d’Abidjan, est également trop âgé pour participer au Conclave.
  • Peter Kodwo Appiah Turkson, 64 ans, ghanéen, est l’un des plus sérieux candidats africains, au titre notamment du Conseil Pontifical “Justice et Paix” qu’il préside depuis 2009.
  • Robert Sarah, 67 ans, guinéen, est lui aussi un sérieux candidat au titre de ses fonctions vaticanes, à savoir la présidence du Conseil Pontifical “Cor Unum”.
  • John Njue, 69 ans, archevêque de Nairobi, est Cardinal depuis 2007. Les priorités évangéliques de l’Eglise en Afrique (Afrique de l’Ouest et centrale) rendent cependant son nom peu probable.
  • Alexandre José Maria dos Santos, archevêque émérite de Maputo, est trop âgé.
  • John Onaiyekan, 69 ans, archevêque d’Abuja, n’est Cardinal que depuis le dernier consistoire, le 24 novembre dernier.
  • Anthony Olubunmi Okogie, 77 ans, archevêque émérite de Lagos, est sans doute un peu âgé (et son élection pourrait entraîner un regain de tensions religieuses dans son pays).
  • Francis Arinze, également nigerian, Préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, semble âgé, mais c’était un proche de Jean-Paul II.
  • Emmanuel Wamala, archevêque émérite de Kampala, l’est également.
  • Théodore Adrien Sarr, 76 ans, archevêque de Dakar, est Cardinal depuis 2007. S’il est très actif à l’échelle régionale (il préside la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest depuis 2003), il dispose de peu de visibilité à Rome.
  • Gabriel Zubeir Wako, 72 ans, archevêque de Khartoum, est Cardinal depuis 2003, mais là encore, son pays ne fait sans doute pas partie des priorités évangéliques de Rome.
  • Polycarp Pengo, 68 ans, archevêque de Dar Es Salaam, est Cardinal depuis près de 15 ans, mais semble disposer d’une visibilité limitée au Vatican.
  • Medardo Joseph Mazombwe, archevêque émérite de Lusaka, est trop âgé.

Il semble donc que seuls les Cardinaux Turkson et Sarah puissent prétendre au titre de papabile, bien que le nom de Francis Arinze ait été de plus en plus cité au cours de la journée.

Gageons cependant que leurs chances demeurent modestes, en particulier face aux Italiens, après près de 35 ans de Papauté non-italienne, et notamment les Cardinaux Scola et Tettamanzi. Si un Pape non-Européen devait accéder au trône de Saint Pierre, les Brésiliens (ou les Philippins) sembleraient par ailleurs mieux placés.

Et n’oublions par non plus le dicton vaticaniste : “Qui entre Pape au Conclave, en ressort Cardinal”…

Un jour sombre

On apprend avec beaucoup de tristesse ce matin qu’un des groupes islamistes occupant Tombouctou a commencé à mettre sa menace de détruire tous les mausolées de Tombouctou à exécution. Soi-disant en représailles à la décision de l’UNESCO il y a trois jours de mettre ces merveilles (sur leur liste du patrimoine mondial depuis 1988) sur la liste du patrimoine en péril.

Apres les Bouddhas de Bâmiyân, une nouvelle fois l’aveuglement extrémiste mais aussi les tergiversations de la communauté internationale vont faire perdre un joyau du patrimoine mondial. Heureusement, Leptis  Magna et Palmyra ont jusqu’à présent échappé aux affrontements en Libye et Syrie, mais pour combien de temps (alors que les combats touchent aussi la banlieue d’Alep) ?

 

De retour de Casamance

Du fait d’un vol retardé d’une dizaine d’heures (départ samedi à 17h00 au lieu de 7h00), le week-end fut plutôt dense :

  1. Samedi après-midi : il reste assez de temps pour un tour rapide du “centre ville” de Ziguinchor. Hormis quelques maisons vaguement coloniales façon Saint Louis, intérêt relativement limité
  2. Dimanche matin : messe de Pâques magnifique à la cathédrale de la ville. On craignait qu’elle soit en diola, la langue locale, mais elle est en fait en français, agrémentée de quelques chants en diola, mais aussi en latin (que la population locale connaît par coeur). Nous ne sommes que trois toubabs dans toute l’église, et la population locale (notamment femmes et enfants) a sorti ses plus beaux vêtements, tandis que 29 jeunes et enfants sont baptisés. L’accompagnement musical et lyrique est superbe, plus beau encore qu’à Keur Moussa mais un tantinet en retrait de Saint Louis (où l’accoustique de l’édifice était il est vrai particulièrement favorable)
  3. Dimanche après-midi : on découvre la béance des services logistiques en Basse Casamance, et à défaut de pouvoir attendre 4 ou 5 heures qu’il se remplisse, il faut donc privatiser un taxi collectif pour se rendre à Diembéring, charmant  village à l’autre bout du territoire, où se tient la 2e édition du Festival des rizières, qui mêle danse, expositions, musique et lutte. Habitudes locales obligent, le programme est très largement mis de côté, et on n’assistera finalement qu’à quelques combats de lutte casamançaise (qui se distingue de celle pratiquée à Dakar et dans le nord du pays sur deux points : elle s’effectue sans frappe, et il existe des combats féminins)
  4. Lundi : on se rend à Oussouye, préfecture de département et capitale traditionnelle de la Basse-Casamance. On y loue un VTT pour faire une grand boucle d’une quarantaine de kilomètres, l’aller sur une piste en latérite dans des paysages superbes et des villages aux habitants très chaleureux entre Oussouye et Elinkine, petit port qui sert notamment de point d’embarquement pour l’île de Carabane (célèbre à la fois pour son église bretonne et pour être le lieu de naissance du compositeur de l’hymne national), et le retour sur la départementale qui nous fait passer par Mlomp, village qui abrite quelques-unes des très rares cases à étages d’Afrique de l’Ouest. Le soleil tape dur, contrairement à Dakar, et on rentre exténué et rouge comme un homard mais heureux d’avoir traversé ces paysages si variés et verts en comparaison de Dakar

 

Quelques photos ICI.

 

Pack Pâques

Après Pâques 2005 à Saint Sulpice…

Après Pâques 2006 à Shimla, ex-capitale d’été du Vice-Roi des Indes britanniques…

Après Pâques 2007 à Osaka…

Après Pâques 2008 à Hampi, ville sainte du dieu-singe Hanuman…

Après Pâques 2009 à Hong Kong…

Après Pâques 2010 à la chapelle de Roissy CDG…

Après Pâques 2011 à Saint Louis…

Place à Pâques 2012 en Casamance !

 

Normalement, le programme est le suivant , avec la journée du dimanche à Djembéring, pour la 2e édition du festival des rizières (concerts, lutte et gastronomie locale au menu) :

 

 

Première dame

La Commission nationale de recensement des votes a donc rendu son verdict : Macky Sall devient le 4e président du Sénégal, avec 65,80% des voix au 2e tour, alors que “Gorgui” (le Vieux en wolof, “86 ans hors TVA” comme on dit ici) a vu son score (en pourcentage) reculer entre les deux tours (de 34,81 à 34,20%).

Mais on veut surtout ici vous entretenir de la VRAIE révolution qu’apporte cette élection :

1. Léopold Sedar Senghor (président de 1960 à 1980) et son épouse, Colette Hubert

 

2. Elizabeth Diouf, épouse d’Abdou Diouf (président de 1980 à 2000)

3. Abdoulaye Wade (président de 2000 à 2012) et son épouse, Viviane

4. Macky Sall et son épouse, Marième

Les épouses des trois premiers présidents avaient ainsi pour point commun d’être de nationalité (Colette Hubert et Viviane Wade) ou de culture (nationalité libanaise pour Elizabeth Diouf) française, et chrétiennes. Marieme Sall sera ainsi la première Première dame représentant l’immense majorité des femmes du pays, à savoir de nationalité sénégalaise et de confession musulmane.