Archives pour la catégorie Pipol

Un air de phacochère – Semaine 46

On avait évoqué il y a près d’un an les travaux du photographe sud-africain Pieter Hugo. L’homme a à nouveau les honneurs de la presse photo française, avec un reportage dans Images Magazine autour de son dernier reportage, Permanent Error, sur l’industrie du “recyclage” (gros guillemets de circonstance) des composants informatiques au Ghana.

Entre les deux était paru une série sur Nollywood, l’industrie cinématographique nigériane, qui lutte tant bien que mal face aux importations Bollywood. Cette série vaut particulièrement le détour.

Voici ce qu’en dit Images Magazine :

Le fil se tisse entre les différents opus Permanent Error, The Hyena & Other Men et Nollywood et dévoile un sens de la théâtralité stupéfiant. Une recherche artistique qui ne dénature pas la vision engagée du photographe. Comme dans le théâtre classique, Pieter Hugo cherche l’unité de lieu, d’action, il désature les couleurs pour créer une ambiance presque irréelle.

 

Omar, Thérèse et les autres

Si les quartiers indiens étaient de vrais petits villages où tout le monde savait tout sur tout le monde, les quartiers sénégalais ne sont guère différents, avec le bonus de relations facilitées par la langue française.

Décompte donc des personnalités qu’on croise quotidiennement :

  1. Thérèse ((“qui rit dans la Corrèze”, oui c’est ça, Nicolas)) : ma fatou, autrement dit l’équivalent de Beni en maid. Sauf qu’elle rentre bien sagement chez elle le soir, et pas seulement le week-end, et ne me tape pas dessus quand je ne finis pas mon dessert. Elle cuisine divinement bien et a pour autre particularité de changer de coiffure tous les jours (aujourd’hui, c’était Justin Bieber, mais avec la frange de l’autre côté)
  2. Omar : le vendeur de polos devant le Casino avec une voix de baryton, qui arrive à m’en fourguer un au moins une fois sur trois, avec des arguments tous plus hallucinants les uns que les autres (à l’entendre, il est à la fois musulman, chrétien, taoïste, bouddhiste et hindou, puisqu’il trouve à chaque fois une fête religieuse pour justifier ses dépenses extraordinaires et, partant, le fait que l’on doive lui prendre un polo qui, c’est certain, m’ira comme un gant qu’il soit taillé XL, M ou XS)
  3. Abdou : le coursier du bureau, toujours avec une sourire jusqu’aux oreilles et qui tient absolument à venir saluer en personne tout le monde tous les matins
  4. “Miss” : est-ce un pseudo ou pas ? Mystère.  En tout cas, la femme de ménage du bureau a déjà essayé deux fois de me piquer des cheveux pour me marabouter. Jusque là, tout va bien…
  5. Idy : l’ensacheur au Casino, qui met nos courses dans les sacs en plastique (doublés) selon leur type et, au besoin, les porte jusqu’à la voiture. Comme ses copains, il porte un polo vert avec un smiley et la mention “Le sourire est gratuit, le pourboire est facultatif”. Etant l’un des rarissimes toubabs à tenir compte de la 2e partie de ce slogan, je tombe à chaque fois sur Idy, qui tient beaucoup à être mon ensacheur officiel

To be continued…

Et c’est ainsi qu’Allah est grand

Curieux titre pour un Vendredi Saint… Mais nous fêtons également aujourd’hui les 110 ans de la naissance d’Alexandre Vialatte, inspirateur de Pierre Desproges, tout aussi génial que son “disciple”.

Il faut notamment lire les Chroniques de La Montagne (publiées dans le journal auvergnat, mais rédigées à Paris), ces petits bijous ciselés de la langue française, mêlant non-sens, maximes de vie et poésie décalée. Chacune de ces chroniques se terminait (sans lien aucun avec le texte) par : “Et c’est ainsi qu’Allah est grand”.

Pour les lecteurs plus sérieux, à noter aussi que Vialatte fut aussi le premier traducteur en français de Kafka.

Un air de phacochère – Semaine 1

Le week-end dernier avait lieu l’équivalent local du Superbowl, autrement dit le match au sommet entre les deux meilleurs concurrents du sport national. Yekini l’a une fois encore emporté contre Bombardier.

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Ce mélange entre l’affrontement de chatons (pour les coups de patte au début… bon, d’accord, 140 kilos les chatons, quand même), de sumo (pour la charge foudroyante) et de cricket (pour l’ambiance dans le stade au résultat) est tout de même très amusant. Et la presse analyse dans tous les sens le résultat depuis trois jours, tandis qu’Orange, opérateur téléphonique très largement dominant et sponsor de l’écurie ((c’est le terme officiel)) de Yekini, se paie de pleines pages de pub pour le remercier.

Three to go

Très enthousiaste à l’égard des perspectives offertes par le Fesman avant le début de ce 3e Festival Mondial des Arts Nègres, on vous en a peu reparlé depuis. Cela tient malheureusement au fait que la plupart des manifestations qui nous semblaient intéressantes ont été annulées au dernier moment (jugement portant uniquement sur les événements du soir et du week-end : il semblerait que le programme de journée en semaine ait été un peu mieux respecté).

Exemple typique : les vocalises qui devaient se tenir à la Cathédrale le 24 à 20h ont été annulées à 18h30. Autre exemple : à l’heure où l’on écrit ces lignes (10h00), on ne sait pas encore si Youssou Ndour se produit à Dakar ou à Saint Louis ce soir (apparemment,  lui non plus d’ailleurs…).

Un article du Quotidien reprend ainsi les récriminations de Manu Dibango sur RFI. Finalement, après l’Inde (cf. les Jeux du Commonwealth), on n’est pas si dépaysé en matière de non-respect des calendriers et de large approximation dans l’organisation.

En cette période politique troublée en Côte d’Ivoire, à noter également dans Le Quotidien la posture équilibriste d’Alpha Blondy : en substance, “Gbagbo a perdu mais il a été manipulé”.

Concours macho

Les lecteurs les plus assidus s’en souviennent, on croisait parfois dans les rues de Bombay de bien belles voitures.

A Dakar, jusqu’à présent, on recensait trois catégories :

  • vieux taxis noirs et jaunes en morceaux (Peugeot ou Tata en général) ;
  • Mercedes des années 80 (via le circuit : taxis parisiens ? Albanie (ou Maghreb) ? Afrique subsaharienne) ;
  • 4×4, extrêmement nombreux au regard du faible dénivelé du pays (monture de choix pour les – très – nombreux diplomates, ainsi que les non moins nombreux Libanais)

Aujourd’hui, on a vu pour la première fois ceci :

Bentley Continental Flying Spure (mais en bleu nuit), immatriculée à Banjul, capitale de la Gambie voisine (enfin, plus que voisine, le pays étant entièrement enclavé à l’intérieur du Sénégal).

Le chauffeur (et unique passager) était un rasta d’une bonne trentaine d’année, visiblement propriétaire de la bête. Serait-il l’un des trois musiciens gambiens participant au Festival qui se termine dans quelques jours ? Une belle folie à conduire sur les routes pistes de la région en tout cas.

Demandez le programme

Semaine un peu silencieuse car courte : hier avait lieu la Tabaski, autrement dit l’Aïd el-Kebir. Aujourd’hui, en l’honneur du Beaujolais nouveau, la journée est également fériée.

On en profite pour faire un peu de réclame supplémentaire pour le “Fesman” / Black World Festival qui ouvre ses portes ici dans trois semaines. Le programme est encore assez secret, mais seraient confirmés :

  • Gilberto Gil
  • Dee Dee Bridgewater
  • Diams (oui, bon, d’accord…)
  • Kassav
  • Youssou Ndour
  • London Community Choir
  • Manu Dibango
  • Marcus Miller
  • Salif Keita

Et tout cela n’est qu’un petit échantillon de la partie musicale, à laquelle s’ajoutent danse, art contemporain et cinéma…

Avis aux amateurs !

Look Mom, I’m on Big Picture !

On vous a déjà évoqué ici tout le bien que l’on pense de The Big Picture, le blog photo du Boston Globe, qui publie un jour sur deux un reportage photo de grande qualité sur un thème (plus ou moins) d’actualité.

La France est à l’honneur ce vendredi avec les manifs, les grèves, les blocus, et tous ces petits charmes que le monde nous envie. A noter le nombre particulièrement élevé des commentaires (559 à l’heure où l’on écrit), très sensiblement supérieur à la moyenne habituelle de 150 – 200 (généralement, seuls les sujets touchant à l’Islam atteignent suffisamment rapidement un point Godwin pour dépasser les 500 commentaires).

La France sur Big Picture

 

PS : Après avoir lu les 100 derniers commentaires, on se dit que l’URSS n’est pas tout à fait morte…

Buzz

Djoh pourra sans doute nous en dire plus sur la psychologie du phénomène mais on est assez bluffé par le buzz qui tourne depuis ce week-end autour de Cigar guy, à la croisée de trois mondes que l’on affectionne : la photo, le golf et les moustachus.

Tout commence par cette photo :

 

prise par un photographe du Daily Mail, alors que la balle de Tiger Woods s’apprêtait à lui fracasser son Nikon D3s et/ou son Nikkor 24-70 f/2.8. Là, on parle déjà d’une des photos de sport (prise au 1/1000e sec.) promises à l’un des plus grands buzz pour figer un tel instant, quand bien même la balle a fini par toucher l’appareil puis le photographe avant de retomber à terre. Les règles du golf étant ce qu’elles sont, et Tiger Woods ayant effectué une énorme “gratte” sur ce coup-ci, le photographe n’est pas en tort, et la balle devait être rejouée à son lieu d’atterrissage final.

Mais là n’est pas le plus amusant… Continuer la lecture de Buzz