Archives pour la catégorie Fortius

Bouvet Guyane

Sous les fenêtres du bureau s’installent depuis quelques jours une puis deux douzaines d’esquifs, tous du même modèle, identifiés par différents couleurs et drapeaux. Il s’agit des concurrents de la traversée Bouvet Guyane 2012 (3e édition), qui rallient Dakar (ligne de départ à un petit kilomètre des fenêtres) à Cayenne à la rame, en solitaire, sans escale et sans assistance.

Les bateaux monotypes font 8 m de long pour 1 m 60 de large. Sur les 23 concurrents (30 maximum sont autorisés), on compte 6 anciens participants (éditions précédentes en 2006 et 2009) et une seule femme.

Pour plus d’informations sur cette course assez phénoménale, c’est par là. En cliquant sur “Concurrents”, on obtient quelques références de blogs permettant de suivre certains participants.

 

 

CAN 2012

La Coupe d’Afrique des Nations 2012 de football s’est ouverte par une défaite pour le Sénégal (groupe A) face à la Zambie.

Petit quizz de début de compétition : si les Français sont, dans bien des sports, connus sous le nom des “Bleus”, saurez-vous trouver quels pays africains se cachent derrière chacun de ces noms (valables notamment au football) ?

  1. Les Aigles de Carthage
  2. Les Crocodiles
  3. Les Lions de l’Atlas
  4. Le Syli
  5. Les Chipolopolo
  6. Les Panthères
  7. Les Eléphants
  8. Les Etalons
  9. Le Black Star
  10. Les Lions
  11. Les Verts
  12. Les Aigles (tout court)
  13. Les Palancas Negras
  14. Le Nzalang
  15. Le Mena
  16. Les Zèbres

Réponse après le saut de page…

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Building Boom & Bust in Bombay

Les lecteurs les plus anciens et les plus assidus se souviennent sans doute des évocations d’Antilia ici, ou encore . Cet immeuble sur Altamount Road, en quelque sorte l’avenue Foch de Bombay, devait héberger la famille Ambani dans un faste assez impressionnant non seulement pour l’Inde, mais en valeur (sic) absolue : 2 milliards de dollars (un pour la construction de la tour de 27 étages, un pour l’aménagement), somme finalement divisée par deux (c’est la crise…). On vous fait grâce d’une nouvelle évocation des multiples pièces et ameublements.

Ayant quitté l’Inde une semaine avant le house warming prévu, on n’avait plus vraiment suivi l’actualité de cette monstruosité, dont on était voisin à 100m la dernière année à Bombay. C’est donc avec d’autant plus de stupéfaction qu’on apprend (avec un peu de retard) que cet emménagement n’a finalement jamais eu lieu ! Des dîners et des conférences y ont été tenus, mais les cinq membres de la famille n’y ont jamais passé la nuit.

Apparemment, le cabinet d’architecte (canadien) n’a pas tenu compte du vastu, version indienne du feng shui, ce qui risque donc de porter la poisse à son occupant, 9e fortune mondiale (27 milliards de dollars). En particulier, l’édifice a été tourné vers la mer de Malabar, à l’ouest, alors que le vastu préconise une illumination au contraire maximale du côté du soleil levant (Antilia y affiche pour sa part une façade végétalisée).

Vue de l’angle nord-est, façade végétale au levant donc…

Une explication alternative à cette inoccupation tient, comme souvent, à un débat sur la propriété foncière. Il se pourrait en effet que non seulement le terrain soit juridiquement réservé à la construction d’une activité sociale (école ou dispensaire) mais également qu’il appartienne en réalité à une fondation qui avait prévu de construire une école gratuite pour les familles nécessiteuses (en particulier à destination des enfants des nombreux employés de maisons de ce richissime quartier).

En tout état de cause, Antilia s’est fait voler le buzz en matière d’immobilier bombayite. Le talk of the town depuis le printemps est apparemment l’immeuble familial de JK Singhania, propriétaire de la marque de textile Raymond, sur Breach Candy. Pour qui a vécu à Bombay (les derniers mois à Bombay, on était passé à côté des fondations de cet immeuble qu’on imaginait beaucoup plus modeste et, surtout, communautaire), cette nouvelle perspective sur Breach Candy est pour le moins déroutante…

 

Esclavagistes de tous les pays, unissez-vous

Les media sociaux s’emparent de sujets décidemment fort divers. Entre les videos virales de chatons et les mobilisation des Indignés, on a vu récemment apparaître Slavery Footprint. Ce site lancé par l’ONG catholique Fair Trade Fund vise à quantifier, en fonction de nos habitudes de consommation, le nombre d’ “esclaves” travaillant pour nous.

Eh ben c’est pas brillant :

Bon, le chiffre est un peu exagéré, car le site s’obstine à croire que j’ai une imprimante laser, ce qui n’est pas le cas (merci IE8 !). Et à 19 contre 25 en moyenne mondiale, on se sent un tout petit peu moins coupable…

N’empêche, il va falloir arrêter le savon et le shampoing, c’est ce qui fait furieusement grimper la moyenne !

Dakarma Police

Parmi les différentes comparaisons effectuées entre les expériences indiennes et sénégalaises manquait jusqu’à présent ce corps de métier hautement symbolique dans ces deux pays qu’est la police. On y pense plus particulièrement aujourd’hui en raison de deux anecdotes récentes.

La première intervient à 14h aujourd’hui, en retournant au bureau de pause déjeuner. Un policier monte la garde devant le bâtiment. Pour ceux qui connaissent les policiers indiens, imaginez l’antithèse physique absolue : alors que le constable indien est petit avec un gros bide, en kaki, se fait corrompre à coup de billets de 10 roupies et fait marrer par sa dégaine, le policier sénégalais fait 2m10, est sec comme tout, en bleu marine, colle des amendes en bonne et due forme et ne fait pas du tout marrer avec ses lunettes aviateurs et son look de Peter Mensah dans Spartacus. Seuls points communs : la moustache et la pétoire, qui risque de faire plus de mal au doigt qui viendrait à presser la détente qu’à la cible éventuelle. Et donc ce policier de faction, chose fort fréquente en Inde mais rarissime ici (hors manifestations), montait le ton face à un automobiliste au véhicule mal garé. Ce dernier répliquait assez vertement (ce qui est ici encore plus inhabituel) “Mais tu es qui pour me donner des ordres, toi ?” (ben, euh, un flic quand même…). Les deux protagonistes étaient visiblement d’ethnies différentes, retrouverait-on là-dessous l’équivalent des castes en Inde ?

Deuxième anecdote. Dimanche matin, de retour de la messe avec pause-“péché de gourmandise” chez Kayser, on entend sur la Place de l’Indépendance une sirène de police. Arrive alors le convoi présidentiel. On ne parle pas de 2 ou 3 C6, mais de l’aréopage suivant:

  1. une première moto de police (grosse BMW avec radio et gyrophare) à deux carrefours d’avance
  2. une deuxième moto à un carrefour d’avance
  3. une grosse Mercedes sans plaques contenant apparemment les conseillers, entourée de deux motos
  4. un gros 4×4 sans plaques contenant les gardes du corps du Président
  5. la voiture présidentielle proprement dite, une énorme Mercedes blindée avec une plaque indiquant juste “PR”, entourée de quatre motos (avec des policiers cette fois-ci en tenue d’apparat de la Garde présidentielle : casque colonial blanc et habit rouge)
  6. un second 4×4 de gardes du corps
  7. une camionnette ambulance offerte par la coopération japonaise
  8. pour fermer la marche, à nouveau deux motos espacées
On ne badine pas avec la sécurité de Gorgui

Va y avoir du sport

La Coupe du Monde de rugby est finie, les larmes sont séchées, place à une autre grande première, avec le premier Grand Prix de F1 moustachu ! Le Grand prix d’Inde aura donc lieu dimanche, sur un nouveau circuit à une heure de Delhi.

Petit rappel de sa topographie :

Bon, on rigole, n’empêche que contrairement au fiasco des jeux du Commonwealth, cet événement semble jusqu’à présent s’organiser plutôt bien, du moins sur le plan technique, administratif et financier. Pour ce qui est de l’utilité sociale, en revanche

Un air de phacochère – Semaine 39

L’Organisation Mondiale de la Santé vient de publier son rapport 2011 sur la pollution atmosphérique. Sur les 1082 villes recensées dans le monde, Dakar occupe une très respectable 28e place, en partant des plus polluées, seconde ville du continent après Gaborone au Botswana (respectivement 142 et 216 µg de particules par m3).

En moyenne, l’Inde réalise pour sa part une très belle performance, avec 13 lauréats parmi les 50 villes les plus polluées (Ludhiana 4e, Delhi 11e, Agra 21e, Bombay 37e…). La palme toutes catégories (372 µg contre 279 pour le 2e et 254 pour le 3e) revient à la ville iranienne de Ahwaz.

Le rugby au Sénégal

Avec l’ouverture de la Coupe du Monde de Rugby, Slate fait un tour d’horizon des emblèmes nationaux. On se demande donc si, au pays des poids lourds de la lutte, le rugby a son mot à dire, alors que seules deux équipes africaines, les stars sud-africaines et la petite équipe namibienne, participent à la compétition.

Il existe effectivement une équipe nationale au Sénégal, avec (comme toujours) un lion comme emblème ((Rappelons que cette bestiole n’existe pas en liberté au Sénégal, mais bon, ça fait plus peur à l’adversaire que de s’appeler “Les phacochères” ou “Les choucadors à oreillons bleus)). Il existe également une équipe de rugby à VII.

L’équipe n’est apparemment pas mauvaise puisqu’elle a remporté la compétition de son groupe (1e division, groupe C) lors de la Coupe d’Afrique 2010-11 en avril dernier, où elle affrontait le Cameroun, la Zambie et le Botswana. Promue dans le groupe B de 1e division, le Sénégal affrontera ainsi cette saison l’Ouganda, Madagascar et la Côte d’Ivoire.

A l’échelle nationale, il existe deux divisions, de 8 et 6 équipes respectivement. La 1e division a vu en avril dernier la victoire des Jambars (Dakar) devant l’équipe des Sapeurs-Pompiers (Dakar) et des Tigres de Ouakam (militaires français du BIMA). La 2e division a pour sa part vu le couronnement de l’équipe de Yoff (Dakar) devant celle des Guépards (Dakar) et Fass (Dakar). A noter dans la liste les très beaux noms des équipes de S’en Fout le Score (Dakar), en référence au “S’en Fout la Mort” ornant l’arrière des camions de la région francophone, et des Phacochères de Saint Louis (comme quoi…).

Parmi les “stars” sénégalaises actuelles du rugby figurent le 3/4 aile Mohamadou Diarra, à l’US Montauban cette saison après avoir évolué à Pau et Limoges, ainsi que le 3e ligne Félix Mendy, au Pays d’Aix RC.

La Marche dans le Ciel

De retour de congés, on reprend les lectures à la Bibliothèque de l’Institut français, avec un faible pour les rayons “Biographies historiques” et “Récits de voyage”. En l’occurrence, on est tombé sur “La Marche dans le Ciel”, récit un peu fou de deux jeunes amis (musiciens – acrobates – alpinistes) partis traverser l’Himalaya à pied d’est en ouest, sur 5000 kilomètres, sans assistance ni ressources, et avec pour tout bagage un sac de 5 kilos…

Défi insensé en apparence mais qui donne lieu à de belles rencontres (et de belles frayeurs aussi !). On est cependant un peu gêné par le recours systématique à l’hébergement chez l’habitant, qui ouvre toujours sa porte même s’il doit se priver lui même de dîner pour accueillir ces étrangers.

Ces deux compères n’en étaient pas à leur coup d’essai, ayant signé quelques années plus tôt On a roulé sur la Terre, récit de leur tour du monde à vélo en un an jour pour jour, avec 1000 euros pour tout budget. Individuellement, ils ont également réalisé quelques belles traversées, toujours à pied, sans assistance et sans ressources : de la Sibérie au Golfe du Bengale en huit mois pour Sylvain Tesson, du Cap au Lac de Tibériade en trois ans pour Alexandre Poussin et son épouse.

 

De chouettes récits de voyage donc, avec cependant deux bémols : un style parfois un peu précieux, et donc ce malaise du recours systématique et sans contrepartie à la générosité de la population.