Building Boom & Bust in Bombay

Les lecteurs les plus anciens et les plus assidus se souviennent sans doute des évocations d’Antilia ici, ou encore . Cet immeuble sur Altamount Road, en quelque sorte l’avenue Foch de Bombay, devait héberger la famille Ambani dans un faste assez impressionnant non seulement pour l’Inde, mais en valeur (sic) absolue : 2 milliards de dollars (un pour la construction de la tour de 27 étages, un pour l’aménagement), somme finalement divisée par deux (c’est la crise…). On vous fait grâce d’une nouvelle évocation des multiples pièces et ameublements.

Ayant quitté l’Inde une semaine avant le house warming prévu, on n’avait plus vraiment suivi l’actualité de cette monstruosité, dont on était voisin à 100m la dernière année à Bombay. C’est donc avec d’autant plus de stupéfaction qu’on apprend (avec un peu de retard) que cet emménagement n’a finalement jamais eu lieu ! Des dîners et des conférences y ont été tenus, mais les cinq membres de la famille n’y ont jamais passé la nuit.

Apparemment, le cabinet d’architecte (canadien) n’a pas tenu compte du vastu, version indienne du feng shui, ce qui risque donc de porter la poisse à son occupant, 9e fortune mondiale (27 milliards de dollars). En particulier, l’édifice a été tourné vers la mer de Malabar, à l’ouest, alors que le vastu préconise une illumination au contraire maximale du côté du soleil levant (Antilia y affiche pour sa part une façade végétalisée).

Vue de l’angle nord-est, façade végétale au levant donc…

Une explication alternative à cette inoccupation tient, comme souvent, à un débat sur la propriété foncière. Il se pourrait en effet que non seulement le terrain soit juridiquement réservé à la construction d’une activité sociale (école ou dispensaire) mais également qu’il appartienne en réalité à une fondation qui avait prévu de construire une école gratuite pour les familles nécessiteuses (en particulier à destination des enfants des nombreux employés de maisons de ce richissime quartier).

En tout état de cause, Antilia s’est fait voler le buzz en matière d’immobilier bombayite. Le talk of the town depuis le printemps est apparemment l’immeuble familial de JK Singhania, propriétaire de la marque de textile Raymond, sur Breach Candy. Pour qui a vécu à Bombay (les derniers mois à Bombay, on était passé à côté des fondations de cet immeuble qu’on imaginait beaucoup plus modeste et, surtout, communautaire), cette nouvelle perspective sur Breach Candy est pour le moins déroutante…

 

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