Hindigo

Voilà, toutes les photos sont désormais en ligne dans la galerie Birmanie.

Quant au déroulé, cela donne une quinzaine de billets à venir, dont le premier ci-après.

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Chaque soir à Bombay, il y a en gros deux endroits où “il faut être” : un plutôt people / Bollywood, un autre plutôt business. Hier soir, option business où l’on a rencontré :

• les numéros 2 et 4 du groupe Tata ;
• les patrons pays de 3 des 5 principales banques mondiales ((bon, d’accord, ça ne veut plus dire grand chose aujourd’hui…)) ;
• la moitié des Consuls généraux de Bombay

tous réunis pour un discours d’Henry Kissinger sur “la politique étrangère américaine après les élections”. Intéressant, dommage que la totalité des questions de l’assistance aient porté sur le Pakistan…

Pas mal de “people” hier soir, dans une salle plutôt blindée. Parmi les principaux “people” :

• le patron de l’un des plus importants groupes industriels indiens, parsi et francophile ;
• quelques patrons de grandes banques ;
• des consuls honoraires en veux-tu, en voilà ;
• last but not least, le Cardinal Oswald Gracias, Archevêque de Bombay, en personne… cela fait plaisir !

Et voilà, on est le 24 décembre… Pas évident à se dire, mais c’est déjà le 2e Noël en Inde (plus qu’un !), et il est difficile de retrouver l’ambiance : outre l’absence évidente de neige, il fait plus de 30°C (les températures remontent un peu, il faisait même 33°C hier matin…), l’affairement dans les magasins est limité, et les rares bonnets de Père Noël que l’on voit sont ceux vendus par les gamins des rue aux carrefours.

La seule vraiment excitée, c’est Béni, puisque ma maid est catholique. Elle s’est d’ailleurs bien lâchée ce matin, bénissant d’un “Stupid people” retentissant au moins 240 personnes : les gardes qui ne se dépêchaient pas assez de sortir la voiture, les peintres qui appellent pour dire qu’ils passeront dans l’après-midi alors qu’elle a bien l’intention d’être rentrée chez elle pour cuisiner à ce moment, le chauffeur et même votre serviteur, qui a osé ne pas manger l’immonde paté en boîte qu’elle a encore acheté ce week-end (“imported, imported, veeeery nice, and veeeery expensive !”).

Ce matin, la première chose dont me parle Béni est la météo… pour changer. Parce qu’il paraît qu’à Bandra, “looooots of rain, up to there” (voir figure 1). Et quand je lui ai dit qu’ici, non, ça allait, sauf évidemment, loi de Sanjay Murphy aidant, au moment où je partais au boulot, j’ai senti un vague regard “Stupid people” qui appelait aussitôt une réponse du genre “si, si, pardon Madame, en fait il a aussi beaucoup plu ici, ouh la la, c’est pas possible, tout pareil bien comme vous avez dit”.

C’était d’autant plus la matinée “Stupid people” (ça fait très émission Endemol, vous ne trouvez pas ?) que ma maid venait de découvrir que les commissariats de police du quartier exigeaient désormais l’enregistrement des employés de maison (avec photo, description, adresse et tout et tout) afin d’éviter les vols et autres filouteries dans les maisons des expats. Il faut croire que le chauffeur, qui a rempli la fiche de Béni, craignait lui aussi son ire, car à la rubrique “Build” de la feuille de Béni, il a marqué “Slim”.

PS du 21/08 : aujourd’hui, un disque jaune dans le ciel, le thermomètre à plus de 30°C… ENFIN !

India Without the Slogans
By Simon Robinson (Time Magazine, May 24, 2007)

A couple of weeks ago I was on my way back to the city of Guwahati after a day’s reporting in a rural part of India’s Assam state when my rental car had to halt behind a long line of trucks and buses belching diesel fumes into the warm night air. The cause of the holdup: an army truck lying mangled in a roadside ditch, another victim, said one of the hundreds of onlookers, of the treacherous narrow and winding roads in this northeast corner of the country. Up ahead, soldiers were hammering steel pins into the hard earth to winch the wrecked vehicle up onto the road. The scene was chaotic. A few cars had managed to wend their way through the crush of traffic and were trying to slide under the low-slung metal cable tethered to the truck in the ditch. One, an SUV, was a bit too high; as it edged forward the cable scraped along its roof. Soldiers rushed in and forced the driver to stop and then made a cursory attempt to push the crowd back a safe distance. Slowly, the winch on the back of a recovery truck started hauling in the stricken vehicle. The cables groaned and creaked and the pins started to pull out of the earth, but after 20 minutes the truck lurched from the ditch and collapsed in a heap on the road. Lire la suite »

Après trois semaines d’indisponibilité (je n’ai pas réglé une facture que je n’ai jamais reçue… logique…), trois envois de chauffeur pour plainte crescendo et une centaine de “Stupid people” décernés par Béni, Internet est revenu à l’appartement. J’ai bien fait de demander l’assistance express avec le contrat… Je crois que je vais commencer à écrire moi aussi “J’adore ce pays.” à la fin des billets…

La femme qui partage ma vie et mon foyer, jusqu’au samedi à midi du moins, a poussé ce matin une gueulante comme seul un membre de la gent féminine sait le faire. Non pas contre votre humble serviteur (je n’aurais pas encore osé sortir de terre depuis sinon), mais contre les “stupid people”.

“Stupid people”, c’est le nom générique que ma maid (puisque c’est bien d’elle qu’il s’agit, que mes admiratrices se rassurent, je suis toujours célibataire) assène à toute personne qui ne pense pas comme elle, si possible dans son dos et de façon réitérée. En l’occurrence, cette expression servait à désigner l’ensemble des marchands qui, profitant du boom économique, relèvent allègrement leurs prix de 15, 20 voire 30% par an pour les plus facétieux.

Démonstration par l’exemple de Béni :”Last year, mango box is 400 rupees… Stupid people… This year, mango box is 500 rupees… Veeeery expensive !! STUPID PEOPLE !! These people, they don’t know nothing, they just raise, raise, raise… Stupid people !!” et ça a duré comme ça pendant 15 minutes ce matin, après quoi on a finalement réussi à lui passer les quelques centaines de roupies dont elle avait besoin pour aller acheter du boeuf, et qu’elle n’osait pas demander sous prétexte que c’était plus que la dernière fois…

Semaine people, on dirait : ce matin, incruste dans une grosse délégation de patrons italiens (en évoquant un vague cousin, Eduardo…) emmenée par leur premier ministre, Romano Prodi (très mauvais orateur, étonnant pour un ancien patron de la Commission Europénne), et Emma Bonino (tout le contraire), avec le toujours très flamboyant Kamal Nath, Ministre du Commerce et de l’Industrie. Ce soir, meeting en petit comité (une vingtaine de personnes) avec le vice-gouverneur de la Banque centrale. Ce week-end, gros séminaire sur deux jours avec les chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que les principaux ministres (re-voilà Kamal !) de l’ensemble des pays de la région (plus quelques directeurs d’organisations internationales pour faire bonne mesure).

J’adore ce job

Now playing : Julien Clerc – Quel jeu elle joue

I just realized that a good part of people visiting this site are based outside France or India, the two main targets of readership for this blog. Due to time constraints, I am unfortunately unable to maintain both a French and an English version of this site. And a fully English site is not a solution either, as my cat does not speak English. Sorry for the inconvenience, maybe there will be some sticky notes in English about Mumbai (such as reviews or similar posts) in the future.