Hindigo

1. Béni a fait une omelette avec plus de lardons que d’oignon pour une fois ; c’est le chauffeur du taxi qui va la remercier
2. J’ai réussi à refiler le billet déchiré (hautement “houlala non je prends pas les billets déchirés parce qu’ils ne valent plus rien, si si c’est pas des blagues”-ogène) au sus-mentionné taxi (qui a dû le recaser aux trois touristes allemandes qui ont récupéré le taxi juste après)
3. Deux heures de gym avec de la bonne musique qui fait pédaler plus vite sur les zoreilles
4. Grâce à Nicolas, découverte d’un blog extra : The Young and the Restless
5. On y découvre ce site qui fait pas mal relativiser les problèmes d’intendance (où l’on apprend avec surprise que la maid et le chauffeur font respectivement partie des 20% et 15% les plus riches au monde…)
6. Et les visites quotidiennes chez Hindigo ont repris leur rythme d’avant les vacances !

On sait qu’on est revenu “au pays” quand :

• le taxi de retour de l’aéroport s’arrête dix-sept fois en chemin pour faire des trucs tous plus passionnants les uns que les autres sur sa voiture (genre regonfler un pneu à la fois) ;
• le taxi de retour du gym joue à Speed (“je peux pas descendre en dessous de 50 miles à l’heure”) en passant sur les chiens, à travers les piétons et sous les bus (on a fini avec une très jolie décapotable et une belle coupe en brosse) ;
• on s’arrête avec le verre d’eau à 1 cm des lèvres après s’être lavé les dents (“non, plus d’eau du robinet pendant un an, maintenant !”) ;
• la ceinture de cuir qui était noire en partant est devenue blanche en rentrant (pour les chaussures, ça va, Béni a pensé à les aérer et les a même cirées !) ;
• deux taxis parviennent à bloquer toute la circulation dans une ville de 19 millions d’habitants simplement parce qu’ils refusent obstinément de se laisser passer ou de reculer ;
• les voitures font toutes de la musique quand elles reculent, et jouent toutes du klaxon quand elles avancent (ou pas) ;
• vous trouvez du ghee dans la salade, du ghee sur le poulet, du ghee sur les haricots et du ghee dans le fromage blanc ;
• “chapati” n’est plus le signe d’une évasion féline, mais le nom d’une galette de farine qui parvient à compter 2800 calories aux 100 grammes ;
• vous entendez “Hon !” à toutes les questions que vous posez, accompagné d’un délicat dodelinement de la tête, et que vous ne savez pas si cela signifie “Oui”, “Non”, “Deuxième à droite” ou “Quarante roupies” ;
• 98% des hommes et 65% des femmes arborent (fièrement pour les premiers, un peu moins pour les secondes) une pilosité subnasale soigneusement taillée ;
• vous savez que pendant un an, vous n’allez plus manger de (bon) fromage, de boeuf, de charcuterie, de desserts un peu sophistiqués (non, l’ananas n’est pas en soit un dessert sophistiqué) et boire de (bons) vins pas (trop) chers ;
• le minuscule ascenseur est à moitié occupé (voir rubrique chapati) par un moustachu sur son siège, dont le boulot est d’appuyer sur le (mauvais) bouton sans jamais se lever de son siège, même quand on est déjà quatre dans un demi mètre carré ;
• les filles font de la gym en sari ;
• les routes sont faites avec 62% de nids de poule, 36% de gravier et 2% de goudron ;
• vous savez que vous allez être encore surpris pendant un an.

Welcome back to Incredible India !

Journée internationale hier pour la maid et le chauffeur :

• rentré à 8h15 (soit l’instant déstabilisant entre l’heure “sans gym” et celle “avec gym”), je trouve Béni devant la télé. Jusque là, rien que de très normal, elle adore Star World, la chaîne des feuilletons Bollywood. Sauf que ce coup-ci, elle n’est pas devant Star World. Ni même Sony One, l’autre grande chaîne de divertissement en hindi. Non, elle est devant TV5 !! Une émission sur les châteaux de la Loire…. Apparemment, en allumant la télé que j’avais laissée la veille sur ce haut lieu du rassemblement des expat francophones, Béni était tombée sur ce reportage, et n’avait pas décollé pendant une heure, trouvant les jardins magnifiques.
• Shakil va bientôt être content : il devrait prochainement conduire une Jaguar. Ou une Land Rover. Non, je n’ai pas reçu de bonus, mais Tata Motors serait en discussions pour racheter les activités britanniques de Ford que sont ces deux marques mythiques. Donc on va dire que je roule en Jaguar. Va falloir que j’achète une casquette et des galons pour Shakil.

D’après Béni, la mousson, la vraie, c’est pour ce soir. Moi, si j’étais la mousson, j’obéirais…

Hier soir, Béni a cuisiné une fricassée de boeuf avec une compotée d’oignons… Je sais, vu de France, ça n’a l’air de rien, mais vu d’ici, quand on a le choix entre chicken pulao, chicken pizza, chicken dosa et chicken masala, vous n’imaginez pas ce que c’est bon !! J’ai bien fait de l’augmenter, tiens…

Après trois semaines d’indisponibilité (je n’ai pas réglé une facture que je n’ai jamais reçue… logique…), trois envois de chauffeur pour plainte crescendo et une centaine de “Stupid people” décernés par Béni, Internet est revenu à l’appartement. J’ai bien fait de demander l’assistance express avec le contrat… Je crois que je vais commencer à écrire moi aussi “J’adore ce pays.” à la fin des billets…

La femme qui partage ma vie et mon foyer, jusqu’au samedi à midi du moins, a poussé ce matin une gueulante comme seul un membre de la gent féminine sait le faire. Non pas contre votre humble serviteur (je n’aurais pas encore osé sortir de terre depuis sinon), mais contre les “stupid people”.

“Stupid people”, c’est le nom générique que ma maid (puisque c’est bien d’elle qu’il s’agit, que mes admiratrices se rassurent, je suis toujours célibataire) assène à toute personne qui ne pense pas comme elle, si possible dans son dos et de façon réitérée. En l’occurrence, cette expression servait à désigner l’ensemble des marchands qui, profitant du boom économique, relèvent allègrement leurs prix de 15, 20 voire 30% par an pour les plus facétieux.

Démonstration par l’exemple de Béni :”Last year, mango box is 400 rupees… Stupid people… This year, mango box is 500 rupees… Veeeery expensive !! STUPID PEOPLE !! These people, they don’t know nothing, they just raise, raise, raise… Stupid people !!” et ça a duré comme ça pendant 15 minutes ce matin, après quoi on a finalement réussi à lui passer les quelques centaines de roupies dont elle avait besoin pour aller acheter du boeuf, et qu’elle n’osait pas demander sous prétexte que c’était plus que la dernière fois…

Avant de mettre en ligne les derniers billets sur le Japon (“faudrait déjà les rédiger !”, me dit Béni…), un petit moment de triomphalisme au sortir de la gym : voici le tout petit moustachu tout sec qui me narguait à la “leg press” enfin battu, avec ses 12 plaques ! Votre serviteur, bien entraîné par ses 15 kilomètres de marche quotidiens au Japon, vient en effet de passer la barre des 14 plaques, soit un peu plus de 300 kgs de fonte. On a les satisfactions qu’on peut…

PS : on prend cher aux cuisses le lendemain, quand même… et on est un peu dégoûté en lisant ça !

Certaines femmes comptent plus que d’autres, c’est un fait : la femme de sa vie, l’ex-femme de sa vie (qui prend toujours trop de place, dans la tête et le quotidien), l’âme-soeur (pour les plus chanceux)… En Inde, on découvre vite une nouvelle catégorie, qui peut prendre beaucoup de place aussi : la maid ! Lire la suite »

Dans le cadre de mes activités professionnelles, j’ai pu visiter aujourd’hui THE hypermarché indien… Le singulier s’impose, car tandis que les malls et autres department stores prolifèrent, les hypers, les vrais, ceux avec les têtes de gondole et les linéaires sur des kilomètres ne sont pas encore rentrés dans les moeurs. L’Hypercity est donc une espeèce en voie d’apparition. Lire la suite »