Yom Kippour oblige, on concentre la journée sur Jérusalem est. Après un départ relativement matinal afin d’échapper aux fortes chaleurs, on attaque la montée au Mont des Oliviers en compagnie d’un chaton qui fera les 2/3 du chemin avec nous… Méritoire, car la montée est abrupte, mais le paysage splendide, entre oliviers pluri-millénaires et églises en tout genre (catholiques romaines et arméniennes, orthodoxes grecques et russes…).

Au sommet, à l’ombre d’un gigantesque drapeau israélien narguant les modestes familles palestiniennes, visite du cloitre Pater Noster, à la triple particularité :

  1. comme de nombreux sites catholiques de Jérusalem Est, il est placé sous la protection et la gestion du Consulat de France ; d’ailleurs, la carmélite de la boutique est française et toute heureuse de pouvoir échanger avec d’autres personnes que les habituels groupes russes ou polonais ;
  2. les murs du cloitre sont couvertes de panneaux de faïence énonçant le Notre Père en pas moins de… 161 langues ! Curieusement, on y trouve le marathi, le bengali ou le konkani mais pas l’hindi ;
  3. le cloitre abrite la moins connue des trois “grottes mystiques” de la vie du Christ, qu’il occupait à Jérusalem (les deux autres ayant accueilli les extrêmités de sa vie, à sa naissance pour Bethlehem et à sa mort pour le Saint Sepulcre)

On tente ensuite l’église de l’Annonciation, mais la ferneture des check-points n’a pas permis aux employés (habitant en Cisjordanie) d’arriver, et elle demeure donc fermée. Sur ce versant est du Mont des oliviers, on retrouve d’ailleurs la longue cicatrice du mur de séparation, prenant parfois de grandes libertés face à la ligne verte de 1967.

Après un bon repas palestinien ((quel bonheur, le café arabe à la cardamome !!)) en féline compagnie, retour vers la vieille ville, avec un arrêt à la tombe de Marie, très fortement influencée par les rites orthodoxes russes. On passe pour la première fois par la porte des Lions, premère étape du chemin de croix du Christ. On suit ce dernier, avec une étape à l’élise St Anne, elle aussi sous protection française, avec une accoustique magnifique et une grotte ayant accueilli la naissance de Marie. Plusieus consuls de France y sont d’ailleurs inhumés.

Après un petit détour par le mur des lamentations (pas grand monde ; Yom Kippour est une célébration qui se vit à l’intérieur), on se rend pour la première fois sur Jaffa road, la principale artère de la ville nouvelle. Celle-ci semble complètement morte, et on prend donc le pari de revenir à l’hotel par Mea She’arim.

A l’opposée totale (par ll’ambiance) des villages palestiniens du matin, ce “shtetel” (ghetto juif) abrite les familles les plus ultra-orthodoxes de la ville. Il faut donc faire profil très, très bas (d’où l’absence de photos, déjà pas recommandées en temps normal). Tout voyeurisme mis à part, c’est assez fascinant de voir ces rues sans le moindre bruit de moteur, ces maisons sans électricité, ces femmes en longue robe grise et fichu blanc, ces hommes de tous âges à papillottes et châle blanc… Et losque l’on passe devant les synagogues, ce sont des clameurs fabuleuses qui montent vers le ciel pour marquer la fin du plus sacré des jours du calendrier.

Demain, dernière chance pour enfin voir l’esplanade des mosquées et Yadvashem, avant une journée de mercredi qui promet d’être compliquée sur le plan logistique…

Posted by Wordmobi

Répondre