On croit se réveiller tardivement, mais heureusement, on passe aujourd’hui à l’heure d’hiver. Après un bon petit déj (éviter cependant le champagne vue la chaleur), on essaie d’aller au Mont du Temple. Raté, les autorités musulmanes (“those crazy arabs” dixit le jeune gars des jeunesses sionistes qui gardent l’entrée, afin de s’assurer qu’aucun juif n’y monte, au risque de lancer une nouvelle intifada) ont décidé de le fermer avec 24h d’avance sur Kippour.

On prend donc un taxi pour aller au ménorial Yad Vashem, à l’autre bout de la ville (et les taxis sont vraiment durs en affaire, pas moyen de les faire baisser de plus de 10 shekels). Arrivés sur place, nouvelle déception : le site qui était censé être ouvert aujourd’hui affiche portes closes, sans doute du fait d’être pris entre le Shabbat qui finissait hier soit à 18h et Kippour qui commence aujourd’hui à 17h.

Le chauffeur, futé, me propose un tour à Bethlehem, initialement prévu pour mardi. Le prix affiché est près de 60% au-dessus de celui annoncé par le Lonely, mais on n’a pas trop envie de pinailler, sinon on ne va rien faire de la journée.

Départ donc dans des décors très arides, mettant d’autant plus en valeur, si l’on peut dire, le mur de séparation qu’on voit courir tout au long du trajet. Le passage du check point ente Israel et la Cisjordanie se fait sans souci dans ce sens là.

On craint un peu l’arnaque en arrivant à Bethlehem car un premier puis un 2e guide montent dans la voiture. A l’église de la Nativité, le guide catholique ((60% de la population de la ville, contre 40% de musulmans)) nous accompagne à l’intérieur. La partie principale de l’église est orthodoxe, juste au-dessus de la grotte de la nativité. Dans une chapelle sur le coté a lieu une messe selon le rite arménien, avec des chants absolument magnifiques.

On est alors content d’avoir le guide, car celui-ci connait bien le policier palestinien qui garde l’entrée de la grotte, et il arrive à nous y faire descendre pour quelques minutes de recueillement, au grand dam des hordes russes qui doivent attendre la fin des différentes cérémonies. Là encore, un beau moment d’émotion, même si on s’imaginait un lieu un peu plus sobre (on voit que le goût de la mise en scène orthodoxe est passé par là, avec une grande étoile en argent à 14 branches incrustée en bas d’un autel tout en marbre).

On se rend alors dans le cloitre catholique, pour entendre la fin de la messe (en arabe, et on est donc un peu perdu). Comme attendu, c’est ensuite le traditionnel passage par la boutique de souvenirs du cousin du chauffeur, avec force verres de thé à la menthe mais sans trop pousser à l’achat. Sur le chemin du retour, arrêt au bord du mur de séparation, à vue de nez aussi haut que le mur des lamentations, mais avec beaucoup plus de tags (y compris “nous sommes tous palestiniens” écrit en français). Le passage du check point est plus impressionnant dans ce sens là, mais on passe sans avoir à sortir le passeport.

De retour à Jérusalem, déjeuner dans un des rares resto qui n’a pas déjà fermé (mais qui en profite pour gonfler l’addition, déjà salée de par sa localisation au Cardo, le point de séparation des 4 quartiers de la vieille ville), puis tentative de visite des sites au sud (tombes du roi David et d’Oskar Schindler). Là aussi, chou blanc, les sites juifs ont encore fait le pont entre Shabbat et Kippour tandis que les sites chrétiens sont fermés.

On revient donc tranquillement vers l’hotel, en passant par les différents quartiers de la vieille ville, désormais désertée, à part par les juifs orthodoxes se rendant au mur des lamentations et les para militaires israéliens.

Une journée pas vraiment telle que programmée initialement et soft donc, mais qui permet de récupérer avant la grande ballade pédestre (car ce devrait être ville morte demain) au Mont des Oliviers, et en espérant que Yadvashem et l’Esplanade des mosquées seront à nouveau accessibles mardi, dernier jour à Jérusalem.

PS de 19h : finalement, on n’a pas pu résister à l’envie de ressortir, le jour déclinant était vraiment trop beau ! Les pas devaient nous diriger vers la ville nouvelle, mais on est finalement retourné dans le quartier juif de la vieille ville… et bien nous en a pris !

Depuis l’esplanade surplombant le mur, le spectacle est magique : les minarets de Jérusalem est et du mont du temple sont illuminés ainsi que le mur, et on entend en quadiphonie se mêler les appels à la prière des muezin de la mosquée Al-Aqsa et de celle du Mont du rocher à droite et à gauche, tandis que les mélopées hébraïques se mêlent par devant (groupes de prières du mur) et derrière (groupe Wohl d’étude de la Torah). Un spectacle fantastique à la fois pour les yeux et les oreilles, et qui nous fait vraiment l’impression d’être au centre de l’humanité !

Le retour par les ruelles de la vieille ville maintenant totalement désertes indique un renforcement des mesures de sécurité, les patrouilles évoluant désormais par six.

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